Certains profils éprouvent plus de difficulté à l'heure d'emprunter des fonds par le biais du parcours bancaire "classique" : certains profils sont en effet jugés moins intéressants selon les banques, et surtout moins rassurants, à tord, par les acteurs de crédit traditionnels. Par exemple, certains profils professionnels tels que les intérimaires, les CDDs, les personnes en période d'essai, les freelances ou bien les micro/auto-entrepreneurs, rencontrent généralement plus d'obstacles pour développer leur activité via un emprunt. C'est pour cela que Finfrog a développé son offre de micro-crédit à destination du plus grand nombre, et s'est associé à l'Adie, une association reconnue d'utilité publique. Finfrog et l’Adie ont des valeurs communes, et notamment celle de vouloir aider les personnes exclues du système bancaire traditionnel. Nous rencontrons Cyrille Pouget, Chargé de projets et Développement à l’association française Adie qui nous raconte en détails son activité et sa mission d’aider les professionnels au quotidien.
Pouvez-vous présenter l’Adie ?
L’Adie est une association française créée en 1989 en pleine montée du chômage et de la tertiarisation du travail. Elle a été fondée par Maria Nowak, économiste impliquée dans le développement du micro crédit en Afrique et en Albanie. Notre mission, reconnue d’utilité publique depuis 2015, est d’offrir des solutions à des personnes qui n'ont pas accès au système bancaire traditionnel (allocataires des minimas sociaux et chômeurs) pour créer leur propre entreprise (et donc leur propre emploi), grâce au microcrédit accompagné. Nous défendons l’idée que chacun, même sans capital et sans diplôme, peut devenir entrepreneur s’il est accompagné aussi bien financièrement qu’humainement. Les valeurs de l’Adie reposent sur la confiance, la solidarité et la responsabilité. Aujourd’hui, nous sommes présents sur l’ensemble du territoire français, départements et territoires d’Outre-mer y compris.
Crédit photo © Alice Emeriau
Qui sont les professionnels qui font appel à vous, et quels problèmes rencontrent-ils ?
Ce sont des personnes qui souhaitent créer, maintenir ou obtenir un emploi, mais en sont empêchées car elles ne parviennent pas à obtenir le capital nécessaire pour démarrer ou développer leur activité. Ce sont également des professionnels qui cherchent des conseils, un accompagnement pour formaliser leur projet, développer leur activité et devenir auto-entrepreneur.
Quels types de projets soutenez-vous ?
- Le financement de tout type d’activité professionnelle indépendante jusqu’à 10 000€.
- L’achat ou la réparation d’un véhicule destiné à aller au travail
- Le financement d’une formation
- Pour chaque projet, des spécialistes apportent un suivi personnalisé et gratuit.
Nous défendons l’idée que chacun, même sans capital, même sans diplôme, peut devenir entrepreneur s’il a accès au crédit et à un accompagnement professionnel, personnalisé, fondé sur la confiance, la solidarité et la responsabilité.
Comment monter un dossier auprès de l’Adie ?
L'Adie dispose de conseillers experts à l'écoute et à votre disposition afin d'étudier votre demande et votre vous aider dans vos démarches. Pour se faire, dirigez vous vers le site web de l'Adie et prenez rendez-vous grâce à l'onglet prévu à cet effet. Une fois le rendez-vous organisé et planifié, le conseiller étudiera votre dossier et vous demandera plusieurs précisions afin de mieux cerner votre situation professionnelle. Il pourra également faire une évaluation de votre demande et définira les prochaines étapes.
Un exemple de success story à nous raconter ?
Difficile d’en choisir qu’une ! Il y en a tellement ! Mais peut-être celle de Ruben Djagoué, Adama et leur triporteur (vélo à trois roues) Beny. Nés à Evry, Ruben et Adama ont grandi dans le quartier des Pyramides. Lors d’un voyage au Danemark, Ruben découvre la culture du hot-dog et des foodbikes et à son retour propose à Adama de lancer leur propre marque. Avec une simple charrette portée à bout de bras, ils vendent leurs premiers hot-dogs. Le succès est fulgurant ! Mais sans capital pour acheter leur triporteur, ils ne pouvaient soutenir la croissance de leur entreprise. C’est là qu’ils ont rencontré l’Adie : on leur a fait confiance, on les a accompagnés dans la formalisation de leur projet, et on leur a accordé un microcrédit. Et on a eu raison : maintenant leur entreprise Beny’s Hot Dog emploie une dizaine de personnes ! Ruben est même devenu membre du conseil d’administration de l’Adie !
Quels sont les projets à plus ou moins long terme à l’Adie ?
En cette période difficile pour de nombreux entrepreneurs, nous défendons activement leur intérêt auprès du gouvernement pour que les dispositifs d’aides s’adaptent à leurs besoins réels. À plus long terme, nous souhaitons réduire le délai nécessaire pour répondre aux demandes. Nous étoffons également nos services d’accompagnement (entièrement gratuits !) pour soutenir à la fois les entrepreneurs en création et ceux qui veulent développer leur activité.
L’Adie en quelques chiffres ?
Une équipe de 600 professionnels et 1500 bénévoles expérimentés convaincus que chacun peut devenir entrepreneur, même sans diplôme, même sans capital !
Et cela, partout en France grâce à un réseau de 140 agences et 360 permanences en France métropolitaine, Guadeloupe, Martinique, Guyane, la Réunion, Mayotte, Nouvelle-Calédonie et Polynésie française.
Un conseil à donner à toutes les personnes qui veulent se lancer ?
Même si le parcours d’un entrepreneur peut ressembler à un parcours du combattant, il ne faut pas baisser les bras ! Les joies apportées par l’entrepreneuriat sont incomparables ! Mais surtout, ne restez pas seul : n’ayez pas peur de demander de l’aide autour de vous (amis, famille ou auprès de structures spécialisées comme la nôtre). Le chemin sera d’autant plus facile !