Avec la crise économique engendrée par la crise sanitaire, les analystes prévoyaient une augmentation des situations de surendettement en France. Pour l'instant, ce n'est pas le cas et les chiffres sont en baisse par rapport à 2019. Voici un tour d'horizon du surendettement des ménages français.
Plus de 120 000 dossiers de surendettement déposés en 2021
Selon les chiffres 2021 de la Banque de France, 120 968 dossiers de surendettement ont été déposés sur le territoire français. Par rapport à 2019, l'année de référence (sans Covid-19), ces chiffres sont en baisse de 15%, avec 143 091 dossiers déposés cette année là.
À noter que la Banque de France ne prend pas en compte la comparaison avec 2020 car les différentes aides de l'État pour faire face à la pandémie ont eu un impact sur l'endettement. En effet, ces dispositifs ont engendré une baisse significative du nombre de dossiers déposés en 2020, soit 108 748.
Au quatrième trimestre 2021, les principales causes de surendettement sont :
- la baisse des ressources dans 23,1% des cas
- le licenciement ou le chômage longue durée pour 21,3%
- une maladie, un accident ou une invalidité pour 14,5%
- Suite à la séparation ou le divorce dans un foyer
Les personnes surendettées sont à 54% des femmes et ont entre 35 et 54 ans dans 50% des cas. Les femmes semblent donc plus touchées par le surendettement que les hommes. Ce constat est aussi vrai pour 2020 et 2019. Aussi, près de 75% des personnes surendettées sont des locataires et plus de 50% ont des ressources inférieures au seuil de pauvreté.
Pour précision, une situation de surendettement survient lorsqu'une personne n'est plus capable de faire face à l'ensemble de ses dettes. Parmi les solutions à envisager, il est possible de contacter la commission de surendettement des particuliers pour effectuer une procédure de surendettement.
Le nombre d'interdits bancaires en baisse
La baisse des dossiers de surendettement constatée en 2021 a également eu des répercussions sur le nombre d'interdits bancaires.
Tout d'abord, le fichier central des chèques (FCC) répertorie, entre autres, les personnes ayant émis un chèque sans provision. Le nombre d'inscrits au FCC a baissé de 38% en 2021 par rapport à 2019. Plus précisément, le nombre d'inscriptions au FCC est de 767 520 en 2021 contre 1 235 747 en 2019. Cette baisse était déjà notable en 2020 avec 836 266 inscriptions.
Dans le même temps, on constate une baisse de 20% des inscrits au fichier national des incidents de remboursement des crédits aux particuliers (FICP). Pour les chiffres, on compte 685 901 inscrits en 2021 contre 758 802 en 2020 et 854 143 en 2019. Il s'agit, pour la très grande majorité, d'incidents de paiement.
La Banque de France reste attentive pour 2022
Si les tendances observées sur l'année 2021 sont rassurantes, la Banque de France se montre tout de même vigilante. Dans son Baromètre mensuel de l'inclusion financière, elle conclut en se disant "attentive aux conséquences que la crise sanitaire pourrait avoir sur la situation des particuliers". La Banque affirme aussi avoir été plus sollicitée en 2021.
Effectivement, le besoin d'accompagnement des ménages est en forte augmentation par rapport à 2020 et 2019. Le nombre de sollicitations reçues a augmenté de 9% par rapport à 2019. En volume, le nombre de demandes est de 1 310 154 pour 2021 contre 1 201 891 en 2019 et 1 218 648 en 2020. Ces demandes se font aussi bien par écrit, par téléphone ou par visite physique.
Ce constat se traduit aussi en ligne, avec une augmentation de 23% des visites de l'espace particulier du site web de la Banque de France. Le nombre de visiteurs uniques par jour est de 1 686 189 en 2021, contre 1 552 799 en 2020 et 1 375 931 en 2019.