Poussés par l’inflation, les taux de crédit devraient remonter après 10 ans de baisse consécutive. Le mouvement devrait cependant rester léger, ce qui limite l’impact sur la capacité d’emprunt des particuliers.
Alors que la crise sanitaire a eu des conséquences sur le plan économique, le marché de l’immobilier s’est très bien porté et les taux d’emprunts ont atteint les 1,06% de moyenne. Un taux record jamais atteint depuis les années 1950.
Des taux proposés jusque là inférieurs à l’inflation
Avec des taux inférieurs à l’inflation, l’emprunt immobilier se révèle un excellent levier d’enrichissement. La situation continue d’être favorable avec une moyenne d’inflation à 1,6% et des taux d’emprunts attendus fin 2022 autour de 1,3%.
Le nombre de crédits sur 25 ans devrait fortement diminuer au profit des crédits sur 20 ans, là où il est encore bien plus avantageux. Les taux d’intérêts ont poussé les particuliers à étaler leur mensualité sur des durées bien plus longues. Alors que la durée moyenne d’un emprunt était de 13 ans et demi en 2001, en 2021 cette durée a été allongée à presque 20 ans !
Entre 0.10% et 0.35% de hausse attendu
Après un mois de janvier peu mouvementé, les banques sont forcées de voir leurs taux à la hausse guidés par les taux d’emprunts de l’État qui remontent. C’est ainsi que la plupart des banques ont revu leur taux à la hausse de 0,1% au moins et jusqu’à 0,35% pour certaines banques régionales.
Et cela, quelle que soit la durée de l’emprunt, une donnée qui permet d’attester d’une remontée durable et logique des taux qui devrait s’opérer sur les prochaines années.
Malgré ces hausses, l’emprunt bancaire demeure toujours particulièrement accessible puisque le crédit sur 20 ans est passé de 1% en moyenne à 1,10%. Bien que les conditions d’obtention des crédits longue durée se soient durcies, il est toujours possible d'emprunter des sommes suffisamment conséquentes pour réaliser un projet immobilier, pas d’alarme à sonner donc pour le moment.
En revanche, le prêt sur 25 ans passe à 1,45% en moyenne, un taux qui devrait bloquer bon nombre d'emprunteurs sur la durée, ce qui est d’ailleurs déjà partiellement le cas puisque la grande majorité des prêts accordés se font désormais sur 20 ans.
Des taux d’usures en baisse
Alors que les taux remontent, le taux maximal qui vise à protéger les emprunteurs - appelé taux d’usure - continue de diminuer. Le taux d’usure est un taux maximal que les banques ne peuvent pas dépasser afin de protéger les emprunteurs d’accepter des taux en dehors du marché. Une sécurité qui pourra entraîner davantage de refus de dossiers d’emprunt immobilier.
Cette diminution des taux de l’usure en cours sur les emprunts immobiliers pourra cependant être compensée par l’augmentation du taux maximum d’endettement autorisé par les banques, qui est passé depuis septembre 2021 de 33% à 35%. Le taux d’endettement définit en effet la capacité maximale de remboursement d’un emprunteur.